Sicario, sortie le 7 octobre 2015

Affiche critique Sicario film

Un film de Denis Villeneuve avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Jon Bernthal.

Bande-annonce :

Synopsis :
« La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit.
Kate (Emily Blunt), une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement (Josh Brolin) dans la lutte contre le trafic de drogues.
Menée par un consultant énigmatique (Benicio Del Toro) l’équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre. »

Mon avis :
Dès les premières images, Sicario donne le ton : le film frappe par sa sincérité et l’extrême tension qui nous saisit dès le début. S’intéressant aux cartels, Sicario est un film sur la frontière, sur cette zone séparant les États-Unis et le Mexique, une zone pas tout à fait frontalière, qui déborde quelque peu aux États-Unis, qui tentent de contrôler cette déchéance qui menace de s’importer, et qui est déjà présent à travers le trafic de drogue; une zone où les frontières n’existent plus, où les lois sont inexistantes, où la frontière entre le bien et le mal n’est pas si nette. Basé sur des témoignages de victimes de ce conflit, le film rappelle des faits réels qui ont eu lieu cette année en avril, avec l’arrestation d’un des chefs du cartel, qui a donné lieu à un débordement violent à Reynosa, au Mexique.

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Côté casting, on y trouve une Emily Blunt transformée, même si ce rôle ne vient pas comme un cheveu sur la soupe, puisqu’elle avait déjà incarné un rôle de femme forte dans Edge of Tomorrow. Ici, elle incarne Kate Macer, un agent du FBI, qui découvre une scène macabre, un lieu marqué par la mort et décide de poursuivre l’enquête en se portant volontaire pour une mission secrète destinée à démanteler un réseau de trafiquants. Kate se donne corps et âme dans son métier, quitte à oublier de construire une vie privée, ou de prendre soin d’elle; elle croit aux valeurs américaines, en la liberté et la justice, et se heurtent alors aux deux meneurs de la mission: Matt Graver (Josh Brolin) et Alejandro (Benicio Del Toro), deux personnages charismatiques et décalés. Matt est celui qui implique Kate dans cette mission, par ses mensonges, car pour lui, la fin justifie tous les moyens. Quant à Alejandro, joué par l’excellent Benicio Del Toro, il intrigue le spectateur, tout comme Kate par sa profondeur et on découvrira qu’il cache un lourd passé.
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Outre une peinture réaliste de cet univers des cartels avec une équipe qui fera face à tous les maux (drogue, enlèvement, immigration clandestine, meurtre…) avec une population qui assiste, impuissante, à cette violence, le film par son renversement de situation prévisible,  provoque un questionnement éthique. Certaines méthodes semblent difficiles à accepter, alors que tout nous est présenté du point de vue féminin, avec le personnage de Kate. C’est là un des points forts du film, avec un point de vue certes marqué par le regard de Kate, mais malgré tout assez objectif, puisque le spectateur s’interroge sans cesse, tout comme le personnage. La tension est maintenue jusqu’au bout, soutenue par une musique et des prises de vue parfaitement maîtrisées par Denis Villeneuve. L’environnement est en analogie avec l’horreur qui y règne, avec des scènes arides. La scène à Juarez est particulièrement marquante, avec la violence au sein de la ville. Questionnant les limites de cette guerre contre les cartels, Sicario est sombre, percutant et tient en haleine le spectateur.

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