Jane Eyre, sortie le 25 juillet 2012

Hier, j’ai assisté à la projection de Jane Eyre, réalisé par Cary Fukunaga, basé sur le roman de Charlotte Brontë, le texte intemporel, étudié par des générations d’élèves.

Synopsis:
L’histoire se déroule au 19e siècle en Angleterre, où une jeune femme, Jane Eyre (Mia Wasikowska) est engagée comme préceptrice d’Adèle, la petite française, qui est la protégée d’Edward Rochester (Michael Fassbender), le riche propriétaire de Thornfield. Celui-ci tombe facilement sous le charme de Jane Eyre, et ainsi commence leur histoire passionnée.

Mon avis:
Souvent lorsque l’on regarde l’adaptation cinématographique d’une oeuvre littéraire, on a tendance à comparer le film et le texte. Et pourtant, si la lecture de Jane Eyre m’avait profondément marquée il y a quelques années, par son intrigue et ses personnages, il est souvent difficile d’illustrer tous les aspects d’un texte dans un film. Un choix doit être effectué, et Cary Fukunaga, a su mettre en avant les plus importants, selon moi. Ainsi, si le roman est linéaire, le film se présente au début avec des alternances entre le présent de narration et des flashbacks de l’enfance du personnage éponyme Jane Eyre. Le passé fini par rattraper le récit. Par ailleurs, l’acmé (climax) est maintenu avec le moment problématique du mariage, qui commence en des moments romantiques pour terminer en crise.

La narration à la première personne est maintenue, et comme dans le texte, le spectateur se sent proche du personnage de Jane Eyre, qui nous livre les drames de son enfance. Car elle a une histoire dramatique, même si elle semble le nier à Edward Rochester. La relation humaine est au coeur du récit, avec cette femme dénuée de toute famille, en quête d’un lien avec les autres. Le personnage d’Edward Rochester est quant à lui à l’opposé de ce personnage féminin banal et fébrile; il est au contraire séduisant, et plein de confiance, un homme sombre malgré tout qui a fini par céder sous le poids de la société. Cette société victorienne est d’ailleurs illustrée dans certains détails sur la fortune, les affaires, le mariage. La question de la morale est principale dans le film. En tant qu’enfant déjà, Jane va à l’encontre de l’autorité des adultes. En tant que femme, elle souhaite rester intègre. Et si elle ne veut accepter de vivre avec Edward Rochester, ce n’est pas seulement car c’est immoral, mais car cette relation peut être dévastatrice pour elle. De la même manière, elle refuse d’épouser St. John car son coeur est déjà épris, mais elle souhaite garder son indépendance en restant avec lui. Jane Eyre est en contraste avec les autres femmes, pour lesquelles le mariage est un but dans la vie. Pour Jane Eyre, le mariage n’est que l’aboutissement de sa passion. Charlotte Brontë est toutefois réaliste: le mariage devient possible quand la raison de l’immoralité est supprimée, mais aussi puisque Jane Eyre possède ensuite une fortune, élément essentiel à posséder à cette période pour qu’une femme puisse épouser un homme de la haute société.

L’atmosphère du film séduit avec cette immersion dans le monde victorien, avec les costumes- le film a été nominé pour les costumes aux Oscars 2012-, les détails réalistes, la musique dramatique. J’ai été agréablement surprise par les détails sombres du film- car ce film est traversé de larmes- qui font sursauter par moments, et cela me rappelle en effet certains détails du texte qui rend l’atmosphère inquiétant. Selon moi, cette adaptation de Jane Eyre est parfaitement réussie, et je vous la conseille vivement. (A voir en VO, de préférence). Qu’en pensez-vous? Vous irez voir ce film au cinéma?

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Cinéma / musique, Loisirs | 6 commentaires

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6 commentaires pour “[Critique] Jane Eyre

  1. Anne

    Oh oui, merci pour ta critique ! J’avais quelques réserves à aller voir le film car j’avais adoré le livre, mais avec ta critique tu m’as convaincue, je vais aller le voir 🙂

    Répondre