Les Suffragettes, sortie le 18 novembre 2015
Un film de Sarah Gavron avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Brendan Gleeson, Anne Marie Duff, Ben Whishaw et Meryl Streep.
Bande-annonce :
Synopsis :
« Angleterre, 1912. Maud, une jeune femme issue d’un milieu modeste travaillant dans une blanchisserie, se retrouve engagée dans le mouvement féministe des Suffragettes. Se rendant compte que les manifestations pacifiques ne mènent à rien, elle commence à se radicaliser, quitte à perdre son foyer, ses enfants ou même sa vie, dans son combat pour l’obtention du droit de vote des femmes. »
Ma critique :
Dépassant l’aspect historique du mouvement des suffragettes pour adopter une perspective intime, avec le personnage fictif de Maud, le film Les Suffragettes relate ainsi l’histoire d’une ouvrière dans une blanchisserie, victime d’abus sexuels, motivée par une volonté qui dépasse son intérêt personnel. Au contraire elle va tout perdre, à l’image de ces autres suffragettes prêtes à tout pour défendre les droits des femmes alors que d’autres se laissent dominer par leur mari et le regard de la société. Avant la lutte, le film revient sur le jugement de cette société, qui piège davantage les femmes dans leur condition. Constamment emprisonnées et jugées infréquentables, la plupart n’obtiennent pas de soutien des hommes, et se font rejeter. Sans droits, la femme ne peut rien réclamer et doit donc subir son sort. C’est un bel hommage en l’honneur de ces femmes qui ont tout sacrifié pour des droits qui seront finement acquis très tardivement en Europe, comme le rappelle le générique de fin (1918 pour obtenir le droit de vote des femmes à partir de 30 ans au Royaume Uni et 1944 seulement pour la France).
Le film revient toutefois sur ces hommes qui ont aidé les suffragettes dans l’ombre, alors que d’autres se laissent emporter par les conventions sociales, jugeant la suffragette répressible. Le personnage de Maud est interprété par Carey Mulligan, qu’on a vue récemment dans le film Loin de la foule déchaînée. Elle se libère ici du rôle qui l’avait enfermée dans le personnage féminin victorien, accompagnée de l’impressionnante Helena Bonham Carter (Le Discours roi, Harry Potter, Alice au pays des merveilles), en une femme forte qui inspirera d’autres à rejoindre ce mouvement mis en place par le Women’s Social and Political Union. [su_spoiler title= »Attention spoiler (cliquez pour ouvrir) » icon= »plus-circle »]Si vous allez voir le film pour voir la célèbre Meryl Streep, vous serez déçue. Bien qu’elle incarne un personnage historique essentiel dans le mouvement des suffragettes, elle n’apparaît malheureusement que quelques secondes dans le film. [/su_spoiler]
À une époque où les médias étaient bridés, il s’agissait de faire entendre la voix des femmes, et c’est là le rôle des suffragettes, forcées malgré elles de commettre des délits, comme toute lutte pour la liberté, sabotant ainsi les lignes télégraphiques, s’adonnant à des grèves de la faim en prison, ou encore déclenchant des explosions. Certaines scènes sont poignantes et expriment avec émotion à quel point la lutte au Royaume-Uni fut hardie, sur fond de décors réalistes dans des rues londoniennes. Toutefois, le récit fictif n’est qu’un microcosme dans la grande lutte féminine, qui continue par ailleurs, et l’on ressent un manque au niveau des faits relatés. Au final, Les Suffragettes, c’est un retour sur une période de l’histoire qu’il ne faut certes oublier, mais c’est surtout l’histoire d’une femme ordinaire qui se transforme en suffragette, une petite histoire au sein de la grande.
Cinéma / musique, Loisirs | 3 commentaires |
ciloucr
C’est typiquement le style de film que j’aime voir.
Bises
Kimysmile
Très envie de le découvrir 🙂
Aurore
Tu as l’air mitigée. Je devais aller le voir vendredi soir, mais nous avons changé d’avis pour voir l’hermine. Celui-ci me tente assez peu finalement ….