La Tête Haute, sortie le 13 mai 2015
Un film de Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel et Sara Forestier.
Bande-annonce:
Synopsis:
« Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver. »
Mon avis:
En salle depuis le 13 mai, La Tête Haute a été choisi comme film d’ouverture du festival de Cannes cette année. Emmanuelle Bercot nous offre un bel hommage aux éducateurs et juge des enfants, qui se livrent à un travail de longue haleine. On y suit donc le parcours de Malory (incarné par Rod Paradot), un débutant que l’on découvre à côté de Catherine Deneuve, Benoît Magimel et Sara Forestier. Le jeune acteur incarne parfaitement ce personnage de délinquant, sans réel foyer, sans parents pour le guider. En effet, la mère (Sarah Forestier), insouciante, se comporte comme une enfant (aux traits caricaturaux), opposée à la juge (Catherine Deneuve), idéalisée, qui occupera en quelque sorte une fonction maternelle. En effet, si la famille ne peut apporter l’apprentissage nécessaire de la vie à ce jeune et à d’autres, le film nous montre que la France et l’aide apportée par la société peuvent le faire. Nous découvrons Catherine Deneuve en une juge qui est presque toujours assise derrière son bureau, faisant face à des choix difficiles qui pourraient déterminer la vie de ces jeunes délinquants qu’on suit dans les couloirs du tribunal, qui semblent tous se ressembler, malgré leurs parcours divers.
Le film se veut être au-delà des clichés, mettant en exergue un jeune délinquant blanc, sans problème de drogue ou d’alcool, mais les clichés sont tout de même mentionnés. De même, le lieu choisi, en Province, veut s’éloigner des choix classiques de ce genre de films, tout comme la musique, classique majoritairement, afin de communiquer l’intensité des émotions des personnages. Malory, s’il n’a pas de problème d’addiction, possède en lui une violence extrême, une certaine rage qui pourrait donner lieu à des drames, qui ne sont pas évoqués ici. La réalisatrice utilise un savant mélange d’espoir et de désespoir, alors qu’on oscille entre compassion et rejet. Chaque tentative de recadrer Malory, de le remettre sur le droit chemin, mène à un échec, et le positif donne lieu au découragement, et la sensation de devoir tout recommencer. Certaines scènes peuvent toutefois sembler répétitives à cause de cette technique, qui illustre néanmoins les états d’âme du personnage de Malory.
La performance de Catherine Deneuve est assez plate à côte de celle de Malory, alors qu’elle se montre impuissante malgré sa détermination. Benoît Machimel est quant à lui touchant dans le rôle de l’éducateur, et intense par son travail et ses émotions qu’il tente de dissimuler. Le film nous explique les conséquences qui ont mené les personnages dans de telles situations, mais sans les présenter comme des excuses; on peut difficilement excuser le comportement de la mère, par exemple, et si on éprouve de la compassion pour Malory, son comportement reste exaspérant. La Tête Haute, comme son titre l’indique, montre qu’une autre voie est possible, en dépit de scènes dures, mais par cet optimisme s’éloigne alors du réel.
Cinéma / musique, Loisirs | 2 commentaires |
auroreinparis
Le film est plutôt réussi dans l’ensemble même si niveau casting je reste toujours assez peu fan de Magimel et Forestier.
Aicha
Sarah Forestier, c’est assez difficile de l’aimer, je trouve. J’ai bien aimé l’interprétation de Benoît Magimel pour ma part.