[Critique] American Bluff

American Bluff (American Hustle), sortie le 5 février

Un film de David O. Russell avec Christian Bale, Bradley Cooper, Jeremy Renner, Amy Adams et Jennifer Lawrence…

Bande-annonce:

Synopsis:
« Entre fiction et réalité, American Bluff nous plonge dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales à avoir secoué l’Amérique dans les années 70.
Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld (Christian Bale) et sa belle complice, Sydney Prosser (Amy Adams) se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper) de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito (Jeremy Renner). Mais l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn (Jennifer Lawrence) pourrait bien elle aussi tirer les ficelles… »

Mon avis:
« Some of this actually happened » (Une partie de ceci s’est réellement passée) nous prévient-on au début du film. Avec American Bluff (le titre original est American Hustle), le réalisateur David O. Russell revient avec un casting excellent: Bradley Cooper et Jennifer Laurence (déjà choisis pour Happiness Therapy) et Christian Bale et Amy Adams en rôles principaux. L’histoire est librement inspirée de l’affaire Abscam, une opération de la FBI afin d’arrêter des politiciens corrompus dans les années 70. Mais cette inscription dans l’histoire est très vite écartée pour laisser place à toute la trame dramatique de David O. Russel.

Les affiches des personnages (cliquez sur une photo pour zoomer):

Ce qui marque d’emblée dès la première scène, c’est la transformation physique de Christian Bale, en tant qu’Irving, le protagoniste, qui est méconnaissable avec son embonpoint, se retrouvant devant un miroir avec des problèmes capillaires. Cette scène donne le ton comique du film, mais insiste surtout sur la notion d’apparence, qui subsiste dans l’histoire. Amy Adams s’oppose radicalement au personnage d’Irving, par son élégance, dans le rôle de la maîtresse. Le couple Irving/Sydney est improbable et pourtant leur vie à deux est tellement exaltante. Bien sûr, cela ne pouvait durer et rapidement se créé un triangle amoureux, avec Richie (Bradley Cooper), le flic déterminé, voire obsessionnel. Sans oublier la dangereuse femme au foyer, Rosalyn, jouée par Jennifer Laurence.

J’ai adoré l’ambiance de la fin des années 70 qui règne pendant tout le film, grâce au décor, mais surtout grâce au look soigné des personnages, avec certains détails kitsch délibérés, afin d’insister sur cet aspect d’apparence, mais aussi pour montrer la désolation du personnage de Rosalyn, par exemple. La musique est également excellente avec des tubes de l’époque (Bee Gees, Duke Ellington…), et je vous conseille de voir le film en VO.

American Bluff est un film qui divertit jusqu’au bout avec un rythme qui nous tient en haleine, et des moments de suspense, surtout lorsque la mafia se mêle à ce complot imaginé par le FBI et le couple d’escrocs qui ne peut qu’obéir. Le tout est enrichi par la dimension psychologique des personnages qui sont tous passionnés. Le bluff est au centre de l’intrigue, les personnages portant tous des masques, même entre eux. Toutefois, l’amitié avec l’homme politique Carmine Polito, incarné par Jeremy Renner, force Irving à se confronter à lui-même, rendant cette vie d’apparences difficile à supporter. Au final, on se demande: qui arnaque qui? Le doute subsiste même dans la relation du couple perturbée par l’épouse toujours présente qui s’accroche malgré un mariage malheureux, et l’agent du FBI attiré par le mode de vie des arnaqueurs, et séduit par la sublime Sydney.

Le film a reçu 7 nominations aux Golden Globes, avec le prix du meilleur film et celui du meilleure actrice dans un second rôle, et 10 nominations aux Oscars. C’est un réel coup de coeur pour ma part, et c’est le meilleur film que j’ai vu depuis le début de l’année et je vous le conseille donc vivement.
N’hésitez pas à me dire ce que vous évoque la bande-annonce et les photos, et surtout ce vous en pensez après l’avoir vu.