Mandela, Un Long chemin vers la liberté, sortie le 18 décembre 2013

Affiche Mandela

Un film de Justin Chadwick, avec Idris Elba, Naomie Harris, Tony Kgoroge, Riaad Moosa, Fana Mokoena…

Synopsis:

« Né et élevé à la campagne, dans la famille ovale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il ouvre le premier cabinets d’avocats noirs et devient l’un des jeunes leaders du Congrès National Africain, l’ANC. Adepte de la non-violence et de la résistance pacifique dans un premier temps, il passe dans la clandestinité et prône l’action armée en réaction aux massacres de la population noire dans les « townships ». Son arrestation le sépare de Winnie, l’amour de sa vie, qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC. Sous la pression intérieure et internationale, il est libéré par le président De Klerk. loin de tout esprit de revanche, contrairement à Winnie, Nelson Mandela coopère avec le pouvoir en place pour libérer pacifiquement l’Afrique du Sud de l’apartheid. il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement. »

Mon avis:
On croit tout savoir de cet homme exceptionnel, sans réellement le connaître. Grâce à ce film, qui sort en France quelques jours après le décès de Nelson Mandela et qui profite indirectement de l’événement (contrairement à ce l’on peut penser, la date de la sortie du film a été fixée depuis longtemps, et le film a déjà été projeté en avant-première en Afrique du Sud), Justin Chadwick nous propose de revoir le parcours d’un enfant issu d’un village, qui devient un révolutionnaire, un prisonnier et enfin un président. Le film est produit d’après l’autobiographie A Long Walk to Freedom, et reprend le début de cette formation de l’enfant qui contribue à la construction du leader.

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Si l’on a l’impression que le réalisateur essaye de cocher des cases dans la vie d’un homme incroyable, afin de mettre en exergue des éléments essentiels, ce n’est pas tout à fait inexact, car il est difficile de résumer une immense et riche biographie en un film de 2h. Quelques rappels sont donc importants pour comprendre l’évolution de cet homme: né en 1918, Mandela fait des études de droit et rencontre Oliver Tambo, grâce à qui, il découvre le nationalisme et adhère à une doctrine de non-violence. En 1944, il rejoint l’ANC (Congrès National Africain), dirigé alors par Alfred Xuma, et cette même année a lieu son premier mariage. Il fait partie des premiers avocats noirs à Johannesburg, et prend en charge l’ANC qu’il mène à la « defiance campaign », qui encourage la désobéissance contre les lois discriminantes, et qui mène à une manifestation en 1952. Parmi les 10,000 manifestants, 8,500 sont arrêtés. En 1958, Mandela épouse Winnie Madikizela. En 1960 a lieu le massacre de Sharpeville (la police a tiré sur des manifestants dans le township en question, qui réclamaient le non-port du passeport intérieur, faisant 69 morts et 178 blessés, parmi eux des femmes, enfants et personnes âgées). En 1961, l’ANC bascule dans la violence, prônant l’action armée. C’est ainsi que Mandela devient un clandestin avant d’être finalement arrêté et condamné à l’emprisonnement à vie. Après une pression internationale et le soutien du président De Klerk, il est libéré au bout de 27 années d’emprisonnement le 11 février 1990 (dont 18 passées sur l’île de Robben Island, en compagnie de plusieurs membres de l’ANC).

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Tous ces éléments sont évoqués brillamment dans le film, et ce que j’ai particulièrement apprécié c’est le mélange de la fiction et des vraies séquences d’archives (le concert de son 70ème anniversaire à Wembley, ou des photos des manifestations ou massacre). Le film s’inscrit alors comme un réel témoignage, et non une simple histoire. Il ne s’agit bien évidemment pas d’un documentaire, il y a du suspense, de l’action, de l’excitation. Si l’on pense aux films précédents sur Mandela (Invictus, Goodbye Bafana), celui-ci se distingue par cette authenticité étant basée sur l’autobiographie: d’ailleurs  le producteur Anant Singh bénéficie de l’exclusivité des droits d’adaptation de l’autobiographie.

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Grâce à l’acteur Idris Elba, on découvre donc cet homme qui voue sa vie à aider les autres, et qui sacrifie même sa relation avec ses proches. Mandela acquiert ici une dimension humaine: au début du film c’est même un homme à femmes, qui cherche à aider les autres, mais qui ne cherche pas non plus à être un héros. Idris Elba l’incarne parfaitement, même s’il n’est pas sud-africain. La ressemblance physique n’est pas essentielle lorsque le rôle est bien joué. Le film nous permet aussi de découvrir le vrai amour de Mandela, Winnie, sa seconde épouse, incarnée par Naomie Harris. Leur relation est essentielle dans le film, qui s’y attarde entre des scènes de tension, peut-être d’une manière excessive parfois. Celle-ci se transforme, d’une femme innocente et amoureuse à une femme qui trouve la solution dans la violence. Je tiens aussi à souligner le rôle des autres sept compagnons condamnés aux cotés de Mandela, qui sont des acteurs sud-africains, mais pas uniquement des noirs, puisque tous les citoyens de couleur (ce qui incluent les descendants indiens en Afrique du Sud) étaient persécutés. Comme Zulu, dont je vous ai déjà parlé sur le blog, l’idée du pardon est ici essentielle. Mandela a appris au peuple Sud Africain de pardonner. D’ailleurs la séparation avec Winnie est due à cette fraction, puisque Mandela était amoureux de la Winnie qu’il connaissait avant la prison, celle qui n’était pas obsédée par la vengeance.

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Mandela, Un Long chemin vers la liberté est un film excellent, que je vous invite vivement à regarder. Le rôle de cet homme unique y est merveilleusement mis en scène, et surtout l’on est porté par la volonté de Mandela, et celle de son peuple, en étant exalté lors des manifestations, qui provoquent une envie de remonter dans le passé et de combattre auprès de ce peuple d’Afrique du Sud. Le film a donc une portée universelle, et une dimension humaine qui nous rappelle non l’histoire sombre de l’Afrique du Sud, mais la belle progression apportée par Nelson Mandela en la forme du pardon.

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Un commentaire pour “[Critique] Mandela, Un Long chemin vers la liberté

  1. auroreinparis

    J’ai lu quelques articles sur ce film, et le tien me le confirme, il est à ne pas manquer. Il ne me disait rien, je suis pas fan des biopics mais celui-ci a l’air d’être extrêmement bien fait. Puis il vient de mourir, alors évidemment, on en profite pour s’intéresser à lui …!

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