[Critique] Le Petit Prince

Le Petit Prince, sortie le 29 juillet 2015

Un film de Mark Osborne avec les voix de : André Dussolier, Florence Foresti, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Guillaume Gallienne, Laurent Lafitte, Vincent Lindon, Clara Poincaré et Andrea Santamaria. D’après le chef d’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry.

Bande-annonce:

Synopsis:
« C’est l’histoire d’une histoire.
C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes.
C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi.
C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire. »

Mon avis:

Mark Osborne se lance un défi impressionnant en adaptant au cinéma une oeuvre universelle, vendue à des millions d’exemplaires. Une adaptation fidèle est bien difficile pour un texte comme Le Petit Prince, et le réalisateur apporte donc un regard neuf sur ce récit, qui peut surprendre au début. Nous y découvrons donc un récit enchâssé, celui de la petite fille (Clara Poincaré), celui de l’aviateur (André Dussolier) et bien sûr celui du Petit Prince (Andrea Santamaria). La question de l’enfance et de la liberté reste essentielle, faisant écho à Peter Pan. Une première adaptation existe déjà, de Stanley Donen datant des années 70, mais je dois vous avouer que je ne la connais pas. La réalisation de Mark Osborne (connu pour Kung Fu Panda), avec un casting (voix) impressionnant a pour sa part de quoi surprendre.

La grande nouveauté réside dans le choix du stop motion, mélangé au 3D, mais aussi dans l’histoire de la petite fille, qui n’a pas de prénom et ce n’est pas réellement important, par l’universalité du récit. Ce choix n’est pourtant pas anodin, puisque Mark Osborne a découvert sur les dessins originaux de Saint-Exupéry une petite fille! Et le papier était quand à lui abîmé, fragile, marqué de tâches, comme le papier qui vole et se déplie dans les scènes en stop motion, mettant en avant la substance du papier, qui se mêle à l’univers en 3D, parfaitement maîtrisé. Sur fond de douces mélodies, on s’attache à cette petite fille qui vit dans un monde d’adultes, froid et ordonné, contrairement à celui de l’aviateur, qui est chaleureux, chaotique et invite au voyage.

L’aviateur est le conteur de l’histoire du petit prince, puisqu’il le rencontre dans le désert et se pose comme un marginal, ayant conservé son âme d’enfant. À l’opposé, la vie de la petite fille de 9 ans prête à sourire, tellement maîtrisée par sa mère (Florence Foresti) qu’elle semble exagérée. Mais cela a pour effet de dénoncer ce monde critiqué dans Le Petit Prince, où l’imagination n’a plus de place et où tout est dicté par la logique. Si vous avez lu le livre, vous vous souviendrez certainement d’une des images les plus marquantes qui est celle du boa qui a avalé un éléphant, perçu comme un chapeau par les adultes. Certains trouveront peut-être cette adaptation trop enfantine, mais je trouve que le film s’adresse aux petits, comme aux grands. Souvenez-vous de ces dessins qui ponctuent Le Petit Prince, des dessins certes enfantins, qui constituent l’essence même du récit, qui l’est moins au-delà des apparences. Après tout, « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

J’avais peur que le récit du petit prince soit occultée par cette nouvelle approche, mais il est tout à fait présent, conservant une part de mystère au début, pour finalement s’incruster dans la vie de la petite fille, jusqu’à la faire évoluer. J’ai pris plaisir à redécouvrir plusieurs personnages du livre, bienveillants et malveillants et d’autres plus complexes – le renard (Vincent Cassel), le serpent (Guillaume Gallienne), la rose (Marion Cotillard), le vaniteux (Laurent Lafitte), le business man (Vincent Lindon) – et j’ai eu envie de relire le livre. Véritable symbole, le petit garçon aux cheveux blonds, est devenu un emblème de certaines valeurs, et a traversé les âges pour s’intégrer à l’ère actuelle (avez-vous déjà consulté le site internet, avec une variété de produits à l’effigie du Petit Prince?). Mark Osborne nous livre avec Le Petit Prince, un film touchant et poétique, à découvrir en salles dès le 29 juillet 2015.

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