[Critique] La Voie de l’ennemi

La Voie de l’ennemi, sortie le 7 mai 2014

Un film de Rachid Bouchareb avec Forest Whitaker, Harvey Keitel, Brenda Blethyn, Luis Guzman, Dolores Heredia, Ellen Burstyn, Tim Guinee et Reg E. Cathey.

Bande-annonce:

Synopsis:
« Garnett, ancien membre d’un gang du Nouveau Mexique vient de passer 18 ans en prison pour meurtre. Avec l’aide d’Emily Smith, agent de probation chargée de sa mise à l’épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sherif Bill Agati veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint. »

Mon avis:
J’ai eu l’occasion de voir ce film en avant-première en la présence du réalisateur Rachid Bouchareb. Je vous livre aujourd’hui ma critique avec du retard, mais vous avez toujours l’occasion de voir le film qui est sorti ce mercredi 7 mai. La Voie de l’ennemi était en compétition lors du Festival de Berlin, et contrairement à ce que le film laisse présager, l’équipe de production est française. Adapté du film Deux hommes dans la ville (Jean Gabin, Alain Delon), il ne s’agit pas d’un remake, puisque Rachid Bouchareb nous propose un souffle différent en inscrivant le récit au Nouveau-Mexique.

Au coeur du drame, nous retrouvons Forest Whitaker (qui fait la promo du film et qu’on a pu apercevoir au Grand Journal), en ex-détenu (Garnett) tentant de se réinsérer, après avoir été condamné pour 20 ans en prison pour le meurtre de l’adjoint du shérif. Libéré avant la fin de cette peine, il va devoir faire face au shérif qui est toujours présent (Harvey Keitel), aidé de son agent de probation, Emily (Brenda Blethyn). Entre conflit avec ses anciens ennemis et anciens complices, Garnett trouve néanmoins le temps de tomber amoureux. C’était sans compter sur son ennemi le plus dangereux: lui-même.

Si certains y verront une réflexion sur certains faits politiques (l’Islam, l’immigration…), La Voie de l’ennemi est surtout le récit de cet ex-prisonnier, tentant de se reconstruire, alors qu’en parallèle nous découvrons la vie solitaire d’Emily. D’ailleurs, tous les personnages le sont un peu dans ce paysage du Nouveau Mexique, magnifique, vaste et aride. Si le rythme peut sembler un peu lent, l’histoire est néanmoins passionnante, et la tournure des événements risque de vous surprendre. Certains non-dits ne sont pas expliqués, comme s’il était impossible de dire certaines choses. A aucun moment, on nous dévoile réellement ce que pense le protagoniste; on est amené à le découvrir dans son expression, ses gestes… Du début jusqu’à la fin, on partage le dilemme des personnages, qui sont à la frontière physique au Nouveau Mexique, mais qui doivent aussi faire face à une frontière psychologique.